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Pourquoi Denis Vasse?

Comment j'en suis arrivé à retenir les travaux de Vasse pour nourrir ma recherche

Vibrer à lire

C’est une question qui m’a été souvent posée. La réponse que je pouvais donner n’était pas très académique. Avant de commencer à fréquenter l’œuvre de Vasse, j’ai abordé plusieurs auteurs que j’ai évalués sur trois aspects : le senti que j’éprouvais à les lire, l’ancrage existentiel de leurs constructions théoriques et la profondeur de leurs écrits. Comme je n’étais jamais satisfait, l’un étant trop moralisateur à mon goût, l’autre ne rejoignant pas vraiment mes préoccupations, etc., je me revoyais tout jeune en compagnie de ma mère qui essayait de me convaincre qu’il faudrait bien que je finisse de me satisfaire de ce que l’on m’offrait. J’ai poursuivi ma prospection jusqu’à ce qu’un ami, le regretté Yvon Saint-Arnaud, me propose des titres de Vasse. Je me suis mis à lire Le temps du désir et quelques autres ouvrages disponibles en bibliothèque à l’Université que je fréquentais. En le lisant, je me suis rendu compte que quelque chose se passait en moi. « Dans la profondeur de ce que je goûtais, je sentais bien que j’étais rejoint à un endroit où très peu de discours pouvaient me conduire. La variété d’auteurs que j’avais approchée ne m’avait pas permis de vibrer dans ces zones alors inconnues de ma conscience qui me permettaient de me reconnaître autant dans la grandeur de ce qui m’habite que dans mes limites les plus ordinaires et, parfois, encombrantes. Cet auteur qui éveillait en moi un univers dont je souffrais qu’il me fût jusque-là inaccessible, je n’ai pas mis beaucoup de temps à le choisir. Puis je m’en suis nourri, car c’était vraiment une nourriture et comme un baume de pénétrer dans sa réflexion.


Vibrer à chercher

Du coup de foudre à l’élaboration d’une première recherche de maîtrise, déposée au printemps 1996, j’avais déjà eu l’occasion de me familiariser avec son œuvre et de la travailler abondamment. Mon regard s’était aiguisé et avait gagné en précision. Cela m’a donné le goût de poursuivre ma recherche au niveau du doctorat. En mai 2001, je soutenais enfin ma thèse portant sur l’anthropologie psychoreligieuse présente dans l’œuvre de Denis Vasse. Je sais que Vasse aurait mieux aimé que je parle d’anthropologie ouverte, mais je préférais user du qualificatif religieux dans le sens large de sa racine latine « religare » qui indiquait, pour moi, le lien que la personne entretient avec sa vie. Enfin, vous aurez l’occasion de comprendre, au cours de ma présentation, que je n’insiste pas du tout sur l’appartenance à quelque religion que ce soit, ni à aucune. Je mets l’importance sur se relier à sa vie, mais telle que la vie se donne à chacune et chacun.


Vibrer à découvrir


S’il arrive que quelques-uns aient entendu parler de lui ou aient lu l’un ou l’autre de ses textes, bien peu arrivent à comprendre qu’il développe une anthropologie originale et féconde dans sa capacité de renouvellement. Certains diront que la difficulté découle de l’écriture et du style de Vasse qui sont compliqués pour une culture davantage préoccupée de pragmatisme que de réflexion sur les fondements des choses. Cela est vrai, mais je pense qu’il faut tenir compte de l’étrangeté que représente ce type d’anthropologie pour quelqu’un qui baigne dans une culture de la psychologie du moi. En un certain sens, la logique de l’anthropologie vassienne introduit l’auditeur dans un monde étrange et inconnu qui affleure à la conscience avant d’être refoulé puis oublié. Même oublié, ce monde conserve une influence majeure dans nos vies. Partons ensemble à sa découverte progressive…

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